En effet, quand Alexandre sortit dans la cour, il vit devant lui une magnifique petite chaloupe.
Papa, puis-je aller l'essayer tout de suite ?
Je te le permets, Alexandre, mais où iras-tu ?
Chez l'un de mes amis, les ruisseaux.
Mais, Alexandre, ces ruisseaux sont trop petits, ta chaloupe n'y flotterait pas. Je te conduirai dès aujourd'hui à une rivière voisine, où habite l'oncle Pierre,
et là tu pourras voguer à ton gré.
Fou de bonheur à la pensée des longues randonnées qu'il ferait, Alexandre se rendit donc chez son oncle et décida d'y demeurer quelques temps. La rivière était large et profonde, et sa petite chaloupe avait plaisir à s'y balader.
Pendant ce temps, nos deux petits ruisseaux s'ennuyaient à mourir. Le ruisseau de gauche croyait qu'Alexandre lui avait préféré son rival de droite. Celui-ci se figurait la même chose au sujet du ruisseau de gauche. Ils en étaient venus à se détester sans pourtant s'être jamais vus. |